Avis aux curieux
> accès direct à l’article Van der Weyden en tête de peloton : http://www.lejournaldesexpositions.com/#/106/
> accès direct à l’article Magritte, l’année américaine : http://www.lejournaldesexpositions.com/#/124/
Avis aux curieux,
Dans les kiosques depuis samedi 7 décembre 2013, vous pouvez trouver un nouveau magazine bimestriel : le Journal des Expositions.
Un magazine-livre d’art dirigé par René-Marc Chaffardon, fondateur de Beaux-Arts Magazine et de Muséart en France. L’approche est résolument internationale et s’adresse aussi bien aux irréductibles voyageurs qu’aux esthètes sédentaires d’Europe et d’ailleurs.
172 pages d’exploration des expositions qui ont lieu dans les capitales et régions européennes mais aussi des visites de lieux oubliés, des carnets de voyage, des chroniques portant sur un courant, ou le flash back d’une exposition légendaire revenant du passé.
La maquette est respectueuse des images tout autant que des textes. Ce qui fait beaucoup de bien.
Ma contribution porte sur deux expositions de peinture : l’héritage du primitif flamand van der Weyden à Bruxelles et l’itinérance d’un ensemble d’oeuvres surréalistes de Magritte aux Etats-Unis.
Si ces deux articles sont éloignés par leurs styles et époques, ils sont liés involontairement à la malheureuse débâcle actuelle des Musées Royaux des Beaux Arts de Belgique.
En effet, une information de dernière minute doit être ajoutée post-publication du Journal des Expositions : l’exposition van der Weyden a dû fermer pour risque d’inondation.
Fin novembre, des infiltrations ont été provoquées par des travaux réalisés en vue de l’ouverture ce 6 décembre d’un « Musée Fin de Siècle ». Nouvelle section uniquement consacrée à la fin du 19ème siècle. Le titre a une drôle de consonance, quelque chose de l’ordre du désenchantement.
Cette catastrophe vient s’ajouter à une liste inouïe de problèmes dans le palais. Lesquels ont commencé lors de la création du Musée Magritte en 2009 – aile somptueuse et attenante, sensée suivre un nouveau modèle économique, et pourtant facteur de déséquilibre :
- En 2009, 842 tableaux d’anciens maîtres stockés dans les réserves ont été endommagés à cause d’une hygrométrie trop élevée.
- Fin janvier 2011, les salles d’Art Moderne ont été fermées sous un tollé de protestations. Plus de 4000 tableaux, 7000 dessins et 1500 sculptures ont disparu de la circulation.
- En 2012, une prestigieuse exposition « Dalí, Magritte, Miro. Le surréalisme à Paris » a été annulée au dernier moment par mesure d’économie.
- Cet automne 2013, les infiltrations d’eau dûes aux travaux pour l’ouverture imminente du Musée Fin de Siècle font figure de naufrage.
Le Musée Fin de Siècle était loin de faire l’unanimité car il reporte à une date indéterminée la réouverture des collections d’art moderne. Si la polémique mobilisant beaucoup de bruxellois a été relativement étouffée en Belgique jusqu’à présent. Aujourd’hui, ce sont les musées du monde entier, prêteurs de précieux panneaux sur bois pour l’exposition van der Weyden, qui ont pu se rendre compte de ce qu’il se passe.
A Bruxelles, un autre palais, le Musée du Cinquantenaire, souffrirait également de problèmes de maintenance.
Les collections historiques et artistiques de Bruxelles semblent suspendues entre l’impasse des dissensions politiques de la Belgique et le déclin général des financements publics des institutions culturelles en Europe. Ce n’est pas un cas isolé. Notre civilisation européenne a un patrimoine lourd à entretenir. Il serait temps que la question de la mémoire et son pendant naturel la disparition, soient considérées comme un enjeu de société et non pas un objet culturel isolé.
En attendant, vous pouvez toujours visiter, via la lecture du Journal des Expositions, l’exposition van der Weyden qui ouvrait une nouvelle perspective sur l’histoire de Bruxelles. Cette mise en lumière d’une école de Bruxelles de la fin du XVème siècle faite de peintres anonymes, suiveurs du grand maître, fut le fruit gâché de 4 années de travail pour deux chercheuses (Véronique Bücken et Griet Steyaert) et d’un important budget pour le musée.
Par la lecture, vous pourrez aussi voyager avec Magritte aux Etats-Unis. Le dénommé Magritte n’y est pour rien dans toute cette histoire de Musée à Bruxelles, mais force est de constater que Bruxelles rayonne beaucoup par son image et ses produits dérivés. Lourde charge posthume.
Bonne lecture et longue vie au Journal des Expositions !
Pauline de La Boulaye
Lire l’article Van der Weyden en tête de peloton : http://www.lejournaldesexpositions.com/#/106/
Lire l’article Magritte, l’année américaine : http://www.lejournaldesexpositions.com/#/124/
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