CARE est un nouveau master en pratiques de l’exposition à Bruxelles
signé académie royale des beaux-arts en synergie avec la centrale for contemporary art

Le mot anglais care vient du latin cura : soin, extraction d’une cavité. Cura hante bien des mots dans beaucoup de langues, et en particulier le mot curator. Depuis le 18ème siècle, la traduction en français est “conservateur“ : celui qui prend soin des collections des musées et organise leur mise en exposition.

Récemment, curator est employé sans nuance pour désigner celui ou celle qui propose une sélection de contenus. Dans le monde virtuel, des data curators choisissent, éditent et partagent des informations. Ils pratiquent une extraction superficielle d’un puits sans fonds : Internet. Tandis que, dans l’effervescence artistique contemporaine, des curators sélectionnent, ex-posent, mettent au-dehors, ce dont ils souhaitent partager leur intérêt, leur conviction, leur quête.

Cura hante le mot curiosité et c’est elle qui guide les nouveaux curators comme elle inspirait les collectionneurs pour leur cabinets de curiosité. Hors du musée, des centres d’art, les nouveaux curators cherchent aussi à fabriquer des espaces autres. Depuis un demi-siècle, on les a vus créer de nouveaux plateaux et autres territoires dans des biennales, des festivals.

Et maintenant ? La production artistique dans les villes occidentales ne cesse d’augmenter et avec elle la nécessité d’ex-poser, faire trace. Il s’agit ici d’inventer votre métier. CARE est un incubateur pour votre projet embryonnaire. Tout l’enjeu sera de contextualiser ; c’est-à-dire créer un format adapté, une communauté et une économie pour les objets de votre curiosité. Soigner leur inscription dans l’espace et dans le temps.

Pauline de La Boulaye, professeure invitée CARE à partir de cette rentrée 2015

Pour plus d’informations :

http://www.centrale-art.be/events/care/

http://www.arba-esa.be/fr/site.php?cid=18&pid=270

English version here : Read More

Parce que Serge Gruzinski vient de recevoir en Chine le grand prix international d’histoire

Parce que sa pensée n’a pas pris une ride

Parce que depuis 1999, son ouvrage La Guerre des Images de Christophe Colomb à Blade Runner est un pilier de ma bibliothèque

Parce que s’écrit avec lui en ce moment-même au Brésil une autre histoire du monde (désenclavée de notre européanocentrisme)

Voici un de mes tous premiers articles

Entretien avec l’historien Serge Gruzinski, publié dans LE JOURNAL DES EXPOSITIONS en 1999

invitation_BU_1Avec The Mental Masonry Lab – Jérôme Giller – Simona Denicolaï et Ivo Provoost – Julien Celdran – Thomas Laureyssens – Stephan Goldrajch – Zuloark – Robert Milin – Xurxo Durán Sineiro – Sans-Titres – Outings project – Recyclart – Benoît Moritz – Mathieu Berger – Carine Potvin – Nicolas Hemeleers – Laurence Jenard – Les Nouveaux Commanditaires – Olivier Bastin – Tiffany Hernalesteen – Antoine Pickels – IDM – Wim Embrechts – Contrats de quartiers durables – Vincent Degrune – artconnexion – vous

Un projet de Adrien Grimmeau et Pauline de La Boulaye

du 29 avril au 4 juillet 2015

à L’iselp 31, Bd de Waterloo – 1000 Bruxelles

à suivre sur www.beingurban.be 

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Article publié dans C!RQ, janvier 2015, Bruxelles

Nos corps nous appartiennent-ils ?

C’est fou tout ce qui concerne notre corps et nous échappe : les codes vestimentaires, l’alimentation que nous lui administrons, ce qu’en pensent les médecins quand il faut le soigner. Loin des abus de pouvoir sur les corps qu’engendrent les guerres ou les totalitarismes, nous devons rester vigilants : cela conditionne nos comportements et restreint notre liberté. C’est ce qu’historiens et philosophes nomment le « corps social ».

Les artistes de cirque sont maîtres de leur corps. D’où leur esprit libre. Car en dépassant les limites corporelles, ils abattent de nombreuses frontières mentales. L’assouplissement corporel libère. La dislocation, la contorsion, le renversement des corps ne sont pas des positions dites normales. Il y a quelque chose de subversif et libérateur pour le public.

Le cirque n’est pas un soin palliatif pour amuser un « corps social » moribond. C’est bien plus grave, bien plus digne. Le cirque sème l’idée de co-opérer : fonder un autre « corps social » à partir des corps hétérogènes, sans exclusion. Il représente une utopie : s’approprier son corps, décider de l’alimentation, des soins qu’on lui porte ; l’envisager comme un tout et non, morcelé par le pouvoir politique, dénaturé par les industries agro-alimentaires ou segmenté par la recherche médicale. Et puis, se porter les uns les autres au lieu de se diviser.

Ce corps n’est pas éternel. Nous sommes tous précaires. C’est notre seul bien commun sur terre.

Pauline de La Boulaye

Autre article publié dans ce numéro : Parlez-vous cirque ? (page 28-29)

Lecture in Halmstad (Sweden) 7th of October 2014

Bodies in Urban Spaces, au Festival Theater op de Markt 2012 – Hasselt (BE) © compagnie Willi Dorner (AT) / photo Jan Castermans (BE)

Bodies in Urban Spaces, au Festival Theater op de Markt 2012 – Hasselt (BE) © compagnie Willi Dorner (AT) / photo Jan Castermans (BE)

The International Street Theatre Festival of Halmstad and Fresh Arts Coalition for Europe (FACE) organise PUBLIC: a European seminar dedicated to the social impacts of arts in public space.

During PUBLIC, I presented a condensed version of my lecture series on HOLLOW PLACES touching on urban design as well as artistic practice in these neglected rooms. Pauline de La Boulaye

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