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Inclassable

Parce que Serge Gruzinski vient de recevoir en Chine le grand prix international d’histoire

Parce que sa pensée n’a pas pris une ride

Parce que depuis 1999, son ouvrage La Guerre des Images de Christophe Colomb à Blade Runner est un pilier de ma bibliothèque

Parce que s’écrit avec lui en ce moment-même au Brésil une autre histoire du monde (désenclavée de notre européanocentrisme)

Voici un de mes tous premiers articles

Entretien avec l’historien Serge Gruzinski, publié dans LE JOURNAL DES EXPOSITIONS en 1999

Article publié dans C!RQ, janvier 2015, Bruxelles

Nos corps nous appartiennent-ils ?

C’est fou tout ce qui concerne notre corps et nous échappe : les codes vestimentaires, l’alimentation que nous lui administrons, ce qu’en pensent les médecins quand il faut le soigner. Loin des abus de pouvoir sur les corps qu’engendrent les guerres ou les totalitarismes, nous devons rester vigilants : cela conditionne nos comportements et restreint notre liberté. C’est ce qu’historiens et philosophes nomment le « corps social ».

Les artistes de cirque sont maîtres de leur corps. D’où leur esprit libre. Car en dépassant les limites corporelles, ils abattent de nombreuses frontières mentales. L’assouplissement corporel libère. La dislocation, la contorsion, le renversement des corps ne sont pas des positions dites normales. Il y a quelque chose de subversif et libérateur pour le public.

Le cirque n’est pas un soin palliatif pour amuser un « corps social » moribond. C’est bien plus grave, bien plus digne. Le cirque sème l’idée de co-opérer : fonder un autre « corps social » à partir des corps hétérogènes, sans exclusion. Il représente une utopie : s’approprier son corps, décider de l’alimentation, des soins qu’on lui porte ; l’envisager comme un tout et non, morcelé par le pouvoir politique, dénaturé par les industries agro-alimentaires ou segmenté par la recherche médicale. Et puis, se porter les uns les autres au lieu de se diviser.

Ce corps n’est pas éternel. Nous sommes tous précaires. C’est notre seul bien commun sur terre.

Pauline de La Boulaye

Autre article publié dans ce numéro : Parlez-vous cirque ? (page 28-29)

Vient de paraître dans le JOURNAL DES EXPOSITIONS n°4 – en kiosque, en Europe depuis le 14 septembre 2014

Joan Miro, La Ferme, 1921

Joan Miro, La Ferme, 1921

Expositions

From earth to sky, Vienne – Albertina Museum, 12 septembre 2014 – 11 janvier 2015

Vers l’infiniment libre, vers l’infiniment grand, 21 juin – 9 novembre 2014, Sète – Musée Paul Valery

Extrait

La vie grouille, frémit, abonde : dans la terre labourée, dans l’étable, et le désordre du poulailler. Au centre de la toile un arbre prend racine dans un trou noir, béant, d’où jaillit une lumière inexplicable, son tronc est plein de la vigueur tellurique qui l’a aidé à pousser mais ses branches semblent mourir en atteignant un ciel bleu-néant dans lequel règne le disque impénétrable du soleil.

La tension entre l’infini de la matière et le néant du cosmos est palpable.

Seul l’homme semble pouvoir relier la terre et le ciel : par sa main qui transforme la nature et par son œil qui cadre, représente, donne un nom à ce monde qui sans lui n’aurait aucune existence… Read More

Article publié dans STRADDA MAGAZINE, juin 2014

Vous souvenez-vous du jour où vous avez perdu votre imagination ? Comment cela a-t-il bien pu vous arriver ? Avant, cette imagination s’instillait partout dans votre vie d’enfant. Vous vous preniez au jeu, n’importe lequel, il suffisait de se lancer. Adulte, c’est plus compliqué. Trop de pensées nous accaparent. Il faudrait pouvoir faire le vide. Enlever l’excès de rationalisme inculqué par le monde. Si les adultes vont au cirque, au théâtre, dans des expositions, c’est pour que l’imagination revienne : qu’elle diffuse son parfum sur le monde, modifie leurs perceptions, les libère. L’imagination est un don naturel que les enfants pratiquent, comme la souplesse qui permet de faire le grand écart. Mais avec le temps, il faut l’entretenir, la garder vive, alerte, souple. L’imagination, ça se cultive, comme le sport.

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Metavilla (mets ta vie là)
© Patrick Bouchain, Biennale internationale d’architecture de Venise, 2006
avec EXYZT + Patrick Bouchain + Daniel Buren + Liliana Motta + Jean Lautrey + Igor Dromesko + Lucien Kroll…

Nous avons rendez-vous avec

l’architecte Lucien Kroll

mardi 11 février 2014

14h-16h

pour la dernière séance du cycle Attention : Lieux Creux

Salle des chantiers

Institut supérieur pour l’étude du langage plastique  (ISELP)

Bd de Waterloo, 31 B 1000 Bruxelles
Tarif de la séance (achat sur place à l’unité au guichet) : 8 € / 6 €

Qui est Lucien Kroll ?

Lucien Kroll est un architecte urbaniste belge né en 1929.

Il a développé une pratique jusqu’ici marginale et marginalisée : l’architecture de la participation.

A l’heure actuelle, où les junkspaces dévorent l’espace urbain, écoutons le témoignage de cet avant-gardiste de l’architecture habitée. Read More