Quels liens peut-il y avoir entre Bruxelles et Alexandrie ? C’est la question que j’ai poursuivi depuis 3 mois à travers la résidence Caravan: Thinking with Alexandria, dans le cadre d’un programme européen intitulé Alexandria : (re)activating common urban imaginariesi.
article rédigé pour Bozar Radar, juin 2022 • en Walking through Brussels via Alexandria • fr Arpenter Bruxelles en passant par Alexandrie • nl Brussel verkennen via Alexandrië

Caravan Residency 1
Cittadellarte Fondation Pistolletto Biella Italie
mars 2022
Après 2 ans de confinement, rétrécissement de l’horizon et des relations humaines, je fais l’expérience opposée de passer 10 jours avec une trentaine d’artistes, de curators, d’activistes urbains. Nous venons d’Égypte, de Slovénie, de Turquie, d’Angleterre, d’Italie, d’Allemagne, de Grèce, du Liban, de Croatie, de Chypre, de France, de Belgique. C’est au bord du torrent alpin Cervo, dans une fabrique d’art for a responsible change in society, que nous activons nos imaginaires communs méditerranéens autour d’Alexandrie. Dix jours en huis clos pour se découvrir, échanger sur des pratiques artistiques et des contextes urbains différents, c’est beaucoup et peu.
J’y ai proposé un premier portrait de Bruxelles : Bruxelles Babel, ville carrefour de l’Europe du Nord-Ouest, aussi cosmopolite qu’un port maritime. 150 langues bruissent dans ses rues, 1 habitant sur 3 vient de l’ « étranger », principalement du pourtour de la Méditerranée. J’ai décrit ma fascination pour sa schizophrénie oscillant entre démesure (Palais de Justice, Capitale de l’Europe…) et échelle humaine (villages-quartiers, biomasse, urbanisme transitionnel). Et comment ses artistes, ses activistes, ses habitants agissent sur sa mutation.
De toutes les autres présentations, 3 problématiques remontaient à la surface :
• Les liaisons entre espaces formels et informels dans le développement des métropoles
• Les infrastructure de l’eau et l’effondrement écologique
• Les récits dominants qui structurent l’espace public
La guerre en Ukraine débutait lorsque nous nous sommes quittés. Et chacun est rentré chez soi, en se demandant quelles seraient les conséquences dans chacun de nos pays, et si l’état du monde nous permettrait de nous revoir à Alexandrie le mois suivant.
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